Une tache indélébile

Notre promotion a été corrompue. Oui, elle s'est fourvoyée sur les chemins du déshonneur et de la honte!

Car notre promotion a reçu du maître Salvador Dali, en cette soirée de fin 1966 ou début 1967, un cadeau d'une immense valeur que personne d'entre nous n'a déclaré au fisc: une toile immensément blanche. Il paraît qu'elle est maintenant en Suisse, mais lequel d'entre nous osera se dévouer pour la récupérer et en négocier avec Bercy, le retour?

Rappelez-vous: le Maître est arrivé, flanqué de sa dernière maîtresse, de son lévrier et de son banquier (suisse). Il nous a donné une magnifique conférence sur l'art contemporain, nous racontant l'incroyable épopée de la montre molle en gare de Perpignan, et du syndicalisme vertical prôné par Franco...

De cette soirée mémorable, nous n'avons retrouvé, hélas, qu'une très mauvaise photo: volée sans doute, car le Maître refusait de se laisser photographier.On y voit Dali, reconnaissable entre tous par sa moustache héroïque, entrer dans un amphi.

Salvador Dali à l'X
Nous avons donc entamé des recherches auprès des kèssiers de la 64 et de la 66, car après tout il avait sûrement fallu mobiliser deux promotions pour fléchir le Maître et le convaincre de nous délivrer son message. Qui donc avait accueilli le Maître? Lequel de nos hardis représentants, sous l'oeil ô combien austère du général Mahieux, lui avait montré le chemin du Point K? La réponse est venue, six mois après, de Christian Galtier, kèssier de la 66: c'était peut-être Hubert de Ruffi de Pontevès, dont le courage était légendaire. Notre pauvre camarade étant malheureusement décédé il y a une dizaine d'années, nous ne pouvons vérifier.

Mais peut-être l'un d'entre vous se reconnaîtra-t-il, ou simplement se souviendra-t-il?

Mais si c'est effectivement Hubert, qui était un excellent compagnon, grâce ici lui soit rendue!

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